« Ils demandent : ‘Pourquoi devrions-nous revenir alors que nous ne pouvons garantir à nos enfants une vie décente ni la liberté religieuse ?’ [...] Nous ne pouvons pas les convaincre de rester parce qu’ils disent : ‘Comment pouvons-nous supporter cette situation ? Il n’y a aucun espoir pour notre avenir’. »
Le Liban est plongé dans une grave crise économique. Selon l’Agence Reuters, « depuis fin 2019, la livre libanaise a perdu environ 90% de sa valeur, le taux de pauvreté est monté en flèche et le système bancaire est paralysé ». Face à cette crise économique, on assiste à une recrudescence de la violence.
Jeudi dernier, une fusillade meurtrière a eu lieu à Beyrouth, dans le cadre de tensions autour d’une enquête sur l’explosion massive de l’année dernière.
C’est dans ce contexte que le Patriarche syriaque catholique Ignace Joseph III Younan s’est exprimé auprès de l’organisation Aide à l’Église en Détresse.
« Nous avons très, très peur que si cette crise continue, ce soit la fin des chrétiens au Liban et au Proche-Orient dans quelques années. »
Selon le Patriarche, des milliers de chrétiens demandent chaque jour des permis de séjour.
« L’un de nos membres du clergé est allé chercher un permis de séjour et un fonctionnaire lui a dit qu’ils délivraient 5 000 passeports par jour, et qu’ils estiment qu’au moins 3 000 d’entre eux sont destinés à des chrétiens qui partent ensuite. »
« Normalement, lorsque les chrétiens partent, comme cela s’est produit en Irak, en Syrie et en Turquie, ils ne reviennent pas », déplore-t-il.
« Ils demandent : ‘Pourquoi devrions-nous revenir alors que nous ne pouvons garantir à nos enfants une vie décente ni la liberté religieuse ?’ [...] Nous ne pouvons pas les convaincre de rester parce qu’ils disent : ‘Comment pouvons-nous supporter cette situation ? Il n’y a aucun espoir pour notre avenir’. »
M.C.